FARDC vs ADF : Aucun camp ne change de stratégie, seul le peuple a compris l’enjeu !

Article : FARDC vs ADF : Aucun camp ne change de stratégie, seul le peuple a compris l’enjeu !
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23 novembre 2019

FARDC vs ADF : Aucun camp ne change de stratégie, seul le peuple a compris l’enjeu !

Je vous ramène une page d’histoire récente puisqu’il se peut que nous ayons un défaut de mémoire. A Beni, un échange sans tabou était au menu ce jeudi 25 octobre 2018, il y a un peu plus d’une année maintenant, entre le Général-Major Mbangu Mashita Marcel, Commandant du secteur opérationnel Sokola I et les différentes couches de la population de la population de Beni. Un seul sujet à l’ordre du jour, la situation sécuritaire précaire dans la ville et territoire de Beni.

En bref, les incursions répétitives des rebelles ADF dit MTM jusqu’à plein centre-ville de Beni et cité d’Oïcha et les massacres des populations dans les agglomérations avoisinantes sont des actes de représailles de l’ennemi face aux attaques et aux pertes sérieuses qu’elle subit en brousse expliqua le numéro 1 des opérations  Sokola I.

 L’exemple le plus patent reste les massacres de  Rwangoma avec des pertes civiles d’environ 38 personnes. C’est jour-là, l’armée congolaise venait de faire subir à l’ennemi une défaite cuisante en récupérant un bastion ennemie dit « sKambi ya Miba ».   L’ennemi conscient du danger voudrait désolidariser la population d’avec son armée. « Et il est sur le point d’y arriver, malheureusement. Car, quel que soit la valeur d’une bataille ou de la prise d’une position des rebelles dans la brousse, des pertes en vies civiles en plein centre urbain réduisent à zéro ces efforts. Et entraine une perte en confiance de la population envers son armée, avait laissé attendre le Gen. Maj. Mbangu Marcel. »

Le message du jeune capturé et relâché, Muhindo d’Oïcha conforte cette thèse. Ce jeune homme d’environ treize ans a été pris en otage dans l’incursion qu’à subit la cité d’Oïcha dans la soirée du 24 octobre 2018. Arrivé en brousse, il lui a été donné un message. Il a été relâché pour qu’il regagne Oïcha afin de rapporter ledit message. En bref, ce message demande à la population de se désolidariser d’avec l’armée et la MONUSCO. Car depuis le début des opérations conjointes, le pilonnage des avions de la MONUSCO leur font subir beaucoup des pertes surtout en tuant des enfants qui ont été kidnappés. C’est la seule condition qu’ils donnèrent  à la population pour que le massacre des civils cesse. Ce jeune homme rescapé avait été présenté à la population de Beni lors de cet échange de ce jeune 25 oct 2018.

En effet, il sied de rappeler que les ADF résident dans ce coin depuis des décennies. Les habitants de cette région vivaient en symbiose avec eux. Mais comme tout Etat doit être souverain sur toute l’étendue de son territoire, il y a quatre à cinq ans depuis que des opérations ont été lancées pour éradiquer cette rébellion étrangère. Quatre ans qui coïncident avec les quatre ans des massacres de la population civile de Beni.

Alors que l’armée se battait déjà en profondeur contre un ennemi qui maitrise le terrain depuis 3 décennies, les incursions dans les centres urbains avaient poussé l’armée à changer sa méthode : «  J’ai été obligé de retirer certaines unités des profondeurs pour les placer en ceinture de la ville, dixit le General-Major Mbangu.» Une explication qui semble répondre au reproche qui sous-tend que les FARDC se sont spécialisés dans la défensive au lieu d’aller attaquer l’ennemie en brousse. Le général de rajouta  qu’ : « On ne se bat pas dans la maison. On risquerait de tout bruler chez soi. Il faut amener l’ennemi en dehors de la maison. »

« Néanmoins, ayant compris la tactique de l’ennemie, une guerre asymétrique doublée d’un terrorisme sans borne, l’armée s’adapte à cette méthode pour défier l’ennemie, souligna le General Major. Le grand et le plus sérieux de tous les problèmes reste la politisation des questions sécuritaires. Un problème qui ne se vit nulle part ailleurs au pays que dans cette région. La sécurité n’a pas de couleur de politique, paraphrasa-t-on le Gen. Major ».

Cette politisation qui se vit au quotidien dans les intox ; mensonges sur les réseaux sociaux ne sert que la cause la cause de l’ennemie qui vise à désolidariser le peuple de son armée. Et comme personne ne peut avoir un gardien à qui il n’a pas confiance, l’avantage sera à l’ennemi.

En titre d’exemple, la tenue militaire de l’armée loyaliste est la même que porte les rebelles ADF. Cela est à la base de plusieurs spéculations. Le Gén.Maj. projeta plusieurs vidéos dont une d’elles montrant des corps dénudés qu’il explique comme étant ceux des militaires congolais tués et qui ont été dépouillés de leurs tenues militaires. Des sources non officielles, je souligne, rapportent que l’armée loyaliste a perdu plus d’un millier hommes depuis le début des opérations. Pour dire qu’une partie de ces tenus est belle et bien entre les mains des rebelles. Et ces rebelles n’opérant qu’en une unité de moins de cinquantaine hommes, ils ont donc assez des tenus pour les vêtir. Ainsi une confusion sans précèdent se crée dans le chef de la population en voyant que les agresseurs qui viennent de partir, il y a une minutes, portent la même tenue que ceux qui viennent libérer et protéger. Laissant place à une récupération politicienne de mauvais gout qui laisse attendre que l’armée fournisse ses tenues aux rebelles dans un plan de balkanisation, occupation et consorts.

La question du changement de la tenue avait été expérimentée une fois dans le territoire de Lubero où un cortégeant avait été envoyée avec une tenue toute verte sans le tache-tache traditionnel. Le lendemain, une tenue suspendue sur un morceau des bois avec un message : «  Voici la tenue venue de l’Uganda. Le plan de balkanisation en marche. », faisait le tour  des réseaux sociaux. Alors que cette tenue avait été introduite en toute discrétion pour un effet surprise. En sommes : «  La fin de la guerre, on sait quand ça commence mais on ne sait jamais quand elle finit. Tout ce que je viens de vous dire ici contribue à la fin de cette guère. Si nous continuons à politiser, ça prendra le temps que ça prendra. Je ne suis pas ici pour vous flatter. Quand quelqu’un vous dit qu’ils n’existent pas alors qu’en réalité ils existent, il ne veut pas que cela puisse s’arrêter. J’ai demandé le renfort. Ils ont arrivées. Quelqu’un qui passe par là et rendre chez lui calmement ; il dit, non, non, on ne fait pas confiance à ces gens qui sont arrivées. Vous voulez terminer la guerre avec cette attitude ? Nous avons besoins de tous  et nous métrons fin à ces affres qui ne font qu’endeuiller la ville et le territoire, dixit le Gen. Maj Marcel Mbangu »

Quelques temps plus tard, au limogeage du Général Major Mbangu, je me suis dit : « Ca y est les ADF ont gagné ! Ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. La désolidarisation du peuple de son armée. » Ensuite : « Peut-être nos politiciens  ont des stratèges qui ont compris. Ils calment la grogne populaire avant d’adapter la stratégie militaire ; me console-je. »  Aujourd’hui que les opérations ont repris, l’armée refait la même erreur : « Une guerre classique contre une guérilla. »

Dans une guerre en forêt, je ne pense pas que ce soit le nombre des militaires qui compte encore moins les armes de destructions massives de dernier cri.

En moins de 10 personnes les ADF peuvent massacrer une vingtaines de personnes et disparaitre d’une minute à l’autre car ils maitrisent bien le milieu. C’est cette capacité que doit développer l’armée congolaise. Des petites unités d’élites capable d’opérer en toute indépendance dans la foret sans dépendre d’un quelconque ravitaillement en 60 jours. Des unités qui savent se fondre dans la masse. Je ne pense que pas que cela puisse nous couter autant que la formation des marines américaines. Car des jeunes de la région sont prêts à se sacrifier pour cela.

L’ADF voulant reprendre sa stratégie, le peuple a compris. Personne ne se désolidarise de l’armée mais fait pression sur les acteurs majeurs : les dirigeants qui doivent changer de stratégies pour s’adapter à l’ennemie et les observateurs sensés sécuriser la population congolaises mais qui sont plutôt sécurisés par des policiers congolais moins équipés qu’eux et gardiens civils congolais.

Mukulu  Vulotwa Hervé

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