Hervé Mukulu

Ces restaurants de fortune que je ne pensais jamais pouvoir fréquenter avant Coronavirus !

Grace au Coronavirus j’ai fait l’expérience de manger dans les restaurants très sales et moins chers. Car tout est devenu hors de prix suite à la crise. Alors que certaines mesures visaient à diminuer le risque de propagation du virus, ces mesures nous ont poussés littéralement dans les conditions doublant le risque d’infection. Heureusement qu’il n’y a que la providence pour nous protéger.

Les deux premiers cas confirmés de coronavirus en ville de Beni ont changé plus des choses dans la vie quotidienne que ne l’ont fait les plus de deux mille morts d’Ebola. En premier lieu le secteur de l’alimentation. Tout le monde a été touché par les restrictions de voyage  pour respecter les mesures de distanciations sociales. D’abord, les prix des tous les produits alimentaires ont grimpé d’une manière vertigineuse puis il a fallu des gymnastique et de la patience pour accéder aux restaurantx. Car mêmes les restaurants qui n’avaient jamais fermé leurs portes sous Ebola tout comme pendant les couvre-feux lors des périodes insécuritaires dues aux ADF; ces restaurants ce sont vu interpelés voire fermés pour quelques jours afin qu’elles se conforment aux mesures de distanciation sociale. 

Apres l’accord avec les services sécuritaires tout change pour la réouverture. Alors qu’un restaurant reçoit trois à quatre personnes autour d’une table de un mètre carré ; aujourd’hui, une personne par table, au maximum deux. Chacun à l’autre bout de la table. Ce qui fait trois clients de moins pour le restaurant. Et les clients patients doivent attendre à la porte, dans la rue, trente minutes à une heure pour avoir une place. Mais comme il y a ainsi moins de recette que d’habitude, en plus de la rareté des denrées sur le marché, le prix du plat augmente. C’est ainsi que des restaurants de la classe moyenne sont passés de 1500 à 2500 voire 3500 francs le plat. Pourtant, pour moi comme pour plus d’un, coronavirus n’a pas augmenté le revenu non plus. Ainsi on est obligé de se débrouiller ailleurs. Dans l’entre temps, les malewa, les restaurants moins chers sont passés aussi de 500  à 1000 FC, 1500 FC. Et c’est là que l’on doit se réfugier pour garder l’équilibre.

Je me rappelle encore de ce soir de mars, où pour la première fois, j’ai dû prendre mon repas vespéral, celui que je respecte le plus, dans un  restaurant en planche au coin de la rue.  A l’entrée du restaurant traine de l’eau salle que l’on verse après le nettoyage continuelle des ustensiles. J’ai dû attendre 21 heures pour y entrer pensant que je ne serai pas vue et qu’il y aurait moins de monde.  Peine perdu. Toutes les douze places disponibles, trois personnes pour un banc d’un mètre et demi,  étaient occupées. Heureusement que deux personnes finissaient de manger. Nous avons dû occuper leurs places dans la précipitation car je n’étais pas le seul à entrer à ce moment-là. Les tables pas du tout hygiéniques. Les restes des os de viandes et poissons tombés des plats de précédents sont sur la table. Et la servante n’a pas le temps de s’en occuper vue qu’elle doit servir de clients pressés. Un spectacle « coupe-appétit ». Mais la faim a ses lois que mêmes les dieux ne sauraient régir. Ce jour-là, je me rappelle que j’ai à peine prix une dizaine des mottes. J’ai laissé une bonne part de mon foufou et je n’ai pas bu la sauce de poisson salé alors que j’adore la boire. J’pas osé boire de l’eau de cette crasse car j’avais peur qu’elle ne soit aussi que les eaux usées que je vois couler à la porte. Je sentais que j’allais vomir si j’y trainais un peu plus.

Une semaine après je ne voyais presque plus ladite saleté. Je mangeais avec appétit.  J’ai d’ailleurs constaté que c‘est vrai qu’il n’y as d’eau réfrigérée à boire après le repas comme j’en aime souvent. On ne peut non plus boire sur place un jus frais de maracuja. Mais le repas est succulent et la quantité est énorme par rapport à ces restaurants dits propres.

Et je me moque de moi-même en faisant ce constant car les règles barrières ont été installés pour lutter contre Coronavirus. Hélas, pour certains, comme les célibataires, ils nous ont  fait découvrir pire et on s’y est habitué. Comme quoi, on finit par ne plus voir sa misère, la saleté, quand ça devient un mode de vie.

Hervé Mukulu


La femme, discriminée dès la naissance

Dès la naissance, certaines filles sont victimes d’une forme de violence basée sur le genre. Celle qui consiste à préférer qu’un premier-né soit un garçon plutôt qu’une fille. Pourtant personne ne choisit son sexe ni celui de ses enfants. Rappelons-le : les enfants ont droits au même traitement.

Ce matin-là comme tous les matins, je vais acheter, au coin de la rue, ma tasse de thé de gingembre et citronnelle. La dame tenancière de ce petit business est revenue après un peu plus d’un mois d’absence. Elle n’est pas seule, elle a un bébé dans ses bras. C’est l’occasion pour nous, les clients, de voir afin le bébé que nous voyions grandir dans le vendre de sa maman. Et tous les commentaires sont possibles. Une conversation attire particulièrement mon attention.

Alors qu’Achille, un motard, admire le bébé, sa maman le taquine : « Mon enfant te fait penser au tien ? Malheureusement, il est très loin à Goma et tu ne l’as jamais vue. » Et il répond : « Je le vois chaque jour sur WhatsApp. C’est un garçon. Je lui achète des cadeaux tous les jours. Le tien, c’est une fille. Certainement que son père est déçu mais il ne peut te le dire.
– Sans paraitre offensée, pourquoi le serait-il, s’interroge-t-elle. Il a déjà deux garçons ! Et puis qui choisit le sexe de l’enfant ? Ça c’est une affaire de Dieu, il ne faut pas discriminer les enfants. »

Décidément, cette semaine a mal commencé avec des matinées comme celles-là. Car la veille, alors j’allais acheter 20 litres d’eau à la borne fontaine du quartier, une jeune fille raconte à ses amies : « Les belles-sœurs de ma grande-sœur ne sont pas encore venus bercer le nouveau-né car c’est une fille. Elles préfèreraient que ça soit un garçon. » Le comble ce que ce sont des filles qui ne sont pas contentes d’une nièce puisqu’elles estiment qu’il y a déjà assez de filles dans leur famille. Oh, mon Dieu.

Dans plusieurs tribus congolaises, il n’y a pas plus beau cadeau qu’une femme peut donner à son mari qu’un premier-né garçon. Dans nos sociétés patriarcales, la famille repose sur l’homme. Un fils signifie pour un homme qu’il a quelqu’un sur qui il pourra compter. Celui qui l’enterrera le jour venu et surtout qui continuera à perpétuer le nom de la famille. Ainsi, certaines femmes sont violentées puisqu’elles ne donnent pas d’enfants garçons. Avec la mortalité infantile, certains ne sont rassurés que quand il y a 2 à 3 garçons dans la famille. Et tant qu’on n’en a pas encore, on continue à chercher. C’est ainsi que certaines familles deviennent nombreuses. Et par conséquents, les enfants filles acceptées malgré tout, subissent un traumatisme involontaire. Car quelle que soit la volonté, on ne cache pas complètement une déception. Et certaines émotions de frustrations sont transmises ainsi.

Pourtant ils sont loins les temps où l’on comptait sur la force physique de l’homme pour supporter la famille. Il se fait d’ailleurs un constat que les filles s’occupent mieux de leurs parents que les garçons, souligne Nya Giselle, vendeuse de thé dans le quartier Kalinda à Beni.

Ainsi, pour ne pas blesser éternellement nos propres enfants, il nous faut bannir ce genre de violences basées sur le genre à l’encontre d’innocents bout d’anges.

Hervé Mukulu


Pourquoi préfère-t-on payer les études des garçons que des filles ?

Une jeune fille montant une colline avec un bidon de 20 litres d’eau au dos dans le quartier Mukuna, ville de Butembo. Elle approvisionne ainsi quotidiennement avec environ 5 jerricans son foyer en eau potable pour boire et cuisiner les repas. ©Hervé Mukulu

Aussi loin que je remonte dans mes souvenirs, les jeunes filles que l’on fouette pour leur exiger d’aller à l’école sont rares. Mais pour les garçons, il y en a plein. Même aujourd’hui, certains gosses vont à l’école primaire en pleurant suivi d’un parent qui tient un bâton derrière lui en plus d’insultes.  Si une fille refuse d’aller à l’école, on ne la force pas. On la laisse faire les travaux ménagers puis on l’oriente vers un travail manuel, comme la couture ou le petit commerce. Ces genres d’activités dites « J’attends mon mari ». Une occupation transitoire en attendant qu’un mari l’épouse pour prendre soin d’elle. La vraie discrimination se pose à l’université. Quand les enfants obtiennent  des  diplômes d’Etat et que les parents n’ont pas les moyens de payer les frais académiques pour tout le monde, le privilège est fait aux garçons. La question ne se pose même pas. Car tout est clair. « Demain, le garçon sera le responsable d’une famille, il doit étudier pour avoir plus de chance de  décrocher un bon travail, justifie Vieux Rocky, commissionnaire de profession. La fille, demain se fera épouser et n’appartiendra plus à sa famille. Investir en elle, c’est une perte car elle aura un homme pour prendre soin d’elle, ajoute-t-il tout serein. 

Selon la conception locale, dans les tribus de la région, une fois mariée, la fille change de  famille. Elle appartient à la famille de son mari. Et comme la plupart des temps, elle devient ménagère, elle n’a pas souvent assez des moyens pour venir en aide à sa famille biologique. Même quand elle gagne un peu de sous, c’est sont mari qui gère tout l’argent de la famille.  Pour tout  ce qui est argent, elle doit demander à son mari. Parfois, même après avoir payé des études universitaires, les femmes finissent par devenir ménagères : la venue des enfants dans le foyer  les y oblige souvent. La femme est la seule qui s’occupe régulièrement des enfants à la maison. Et surtout très peu d’entreprises acceptent de donner du travail à des femmes mariées, sujettes aux congés maternité. Cela parait comme des charges supplémentaires à l’entreprise. Pourtant, c’est un droit connu par la législation congolaise du travail.

Cette discrimination aux études est une erreur que commettent plusieurs parents aujourd’hui, pourtant certains ne savent pas comment demander pardon à leurs filles. Mais dans les faits, aujourd’hui : « Il n’y a pas une personne qui traite mieux ses parents qu’une fille qui a une source de revenus, témoigne Madame Ana.  Un homme quel que soit ce qu’il gagne, il pense d’abord à sa petite famille (sa femme et ses enfants), c’est ensuite que viennent les deux familles, la sienne et sa belle-famille. Ce qui fait qu’il n’a pas trop à donner. Et quand c’est peu, il préfère s’acheter une bière que de les donner à ses parents pensant que c’est ridicule de donner  si peu à ses parents. Pourtant, une fille sait que quel que soit le montant, ça compte. Le sachet de sel ne coûte que 300 FC mais sans lui n’importe quel repas perd son gout.

Le comble, c’est qu’il arrive que des femmes qui n’ont appris qu’un métier de secours soient celles qui prennent en charge une famille avec un mari diplômé, mais au chômage. Pourtant, elles auraient assez d’assurance en elles pour développer leur propre business.

Avec l’égalité des chances pour tous, il est grand temps de mettre fin aux violences basées sur le genre. Car filles et garçons ont tous les mêmes droits.

Mukulu Vulotwa Hervé


Et si la Brasimba s’adaptait à la concurrence du Lion sri-lankais?


Ce n’est pas la poubelle d’un bar mais d’une petite entreprise où deux à trois agents ne se privent pas de cette bière vue leurs heures de travail. Beni, Nord-Kivu ©Hervé Mukulu
Depuis près d’une année, la Lion, cette bière en canette d’origine sri-lankaise, se consomme comme des cacahuètes dans le Grand-Nord de la province du Nord-Kivu. Grande, de bonne qualité, du moins pour les amateurs de la bière brune et de forte dose, 12 pourcent d’alcool. Et je suis convaincu qu’elle rogne une partie de la clientèle de la Brasimba, issue d’une jeune entreprise brassicole installée à Beni depuis environs cinq ans et qui peine encore à convaincre par la qualité de ses produits.

Mon premier réflexe, quand je vois le ravage que fait cette nouvelle bière à canette sur la clientèle de  la Brasimba, a été de penser à demander qu’on interdise l’importation de cette bière qui nous vient de si loin, le Sri Lanka. Je ne sais même situer ce pays asiatique.  Les économistes appellent cela du protectionnisme. Ça a été le cas pour les sucreries brassicoles qui venaient de l’Ouganda voisin et qui sont de qualité nettement supérieure à ceux produits localement.

Mais pourquoi, cette bière n’est pas interdite d’entrée ? Je suppose, à la congolaise, que son importateur  a des relations très haut placée.  C’est alors que je me mets à réfléchir autrement : « Pourquoi la Brasimba ne devrait pas plutôt s’adapter ? »

Les jeunes, victimes faciles pour la bière sri-lankaise

J’ai des bonnes raisons d’appeler la Brasimba à faire des ajustements convenables à sa clientèle.  Nous sommes tous conscients du désastre que les liqueurs à fortes doses et très moins chères sont en train de causer chez les jeunes. Mon séjour dans le secteur Ruwenzori, la partie de la province de Nord-Kivu qui est plus proche de l’Uganda, a été triste. Car les jeunes passent le clair de leur temps à s’enivrer avec ces boisons prohibées. Ils ne cherchent plus à prendre la relève, ils sont oisifs, en perpétuel lundiose, laissant l’agriculture à leurs vieux parents qui les nourrissent encore. Les mêmes ravages sont également à l’œuvre dans les centres urbains.

Il faut savoir que certains amateurs de liqueurs prohibées les ont abandonnés pour cette bière forte en cannette. « Tout ce que je cherche c’est m’enivrer. Je prends deux à trois ‘Chief’ [une marque de liqueur vendue clandestinement] et je suis bien. Mais j’ai presque le même effet avec un seul ‘Lion’. L’avantage avec le Lion est que je ne me cache plus pour boire, témoigne George K., un motard. Ma femme l’accepte chez moi. »

La classe moyenne plus durement touchée

Il n’y a rien de plus doux qu’une bonne bière après une dure journée au boulot. Néanmoins, pour se sentir relaxé, il faut deux à trois bières minimum. Ce qui revient à 5000 FCFA (3$), alors que l’on a le même effet avec une seule bière en canette, qui coûtera entre 1700 et 2300 FCFA (environ 1.3$). Donc la moitié du budget avec un sacré avantage : « On est pas obligé de boire dans la buvette. On achète sa bière et on peut la boire tranquille chez soi, au Tedja avec des potes, n’importe où. »

Si cette classe moyenne s’affiche de plus en plus en plus avec cette nouvelle bière, elle devient réel danger pour la jeune entreprise Brassicole locale qui emploi pas mal des jeunes diplômés locaux qui trimaient au chômage et qui risquent d’y ré-pointer si les produits ne s’écoulent pas.

Dans le Katanga, La Brasimba produit déjà une marque de ses bières dans les cannete à emporter. Il ne reste plus qu’à augmenter le taux d’alcool dans deux produits : une brune et une bonde et le tour sera joué. Et surtout de prendre soins de trouver des cannettes écolo. Car pour les jeunes intellectuels d’aujourd’hui cela serait aussi un argument et pas le moindre.


FARDC vs ADF : Aucun camp ne change de stratégie, seul le peuple a compris l’enjeu !

Je vous ramène une page d’histoire récente puisqu’il se peut que nous ayons un défaut de mémoire. A Beni, un échange sans tabou était au menu ce jeudi 25 octobre 2018, il y a un peu plus d’une année maintenant, entre le Général-Major Mbangu Mashita Marcel, Commandant du secteur opérationnel Sokola I et les différentes couches de la population de la population de Beni. Un seul sujet à l’ordre du jour, la situation sécuritaire précaire dans la ville et territoire de Beni.

En bref, les incursions répétitives des rebelles ADF dit MTM jusqu’à plein centre-ville de Beni et cité d’Oïcha et les massacres des populations dans les agglomérations avoisinantes sont des actes de représailles de l’ennemi face aux attaques et aux pertes sérieuses qu’elle subit en brousse expliqua le numéro 1 des opérations  Sokola I.

 L’exemple le plus patent reste les massacres de  Rwangoma avec des pertes civiles d’environ 38 personnes. C’est jour-là, l’armée congolaise venait de faire subir à l’ennemi une défaite cuisante en récupérant un bastion ennemie dit « sKambi ya Miba ».   L’ennemi conscient du danger voudrait désolidariser la population d’avec son armée. « Et il est sur le point d’y arriver, malheureusement. Car, quel que soit la valeur d’une bataille ou de la prise d’une position des rebelles dans la brousse, des pertes en vies civiles en plein centre urbain réduisent à zéro ces efforts. Et entraine une perte en confiance de la population envers son armée, avait laissé attendre le Gen. Maj. Mbangu Marcel. »

Le message du jeune capturé et relâché, Muhindo d’Oïcha conforte cette thèse. Ce jeune homme d’environ treize ans a été pris en otage dans l’incursion qu’à subit la cité d’Oïcha dans la soirée du 24 octobre 2018. Arrivé en brousse, il lui a été donné un message. Il a été relâché pour qu’il regagne Oïcha afin de rapporter ledit message. En bref, ce message demande à la population de se désolidariser d’avec l’armée et la MONUSCO. Car depuis le début des opérations conjointes, le pilonnage des avions de la MONUSCO leur font subir beaucoup des pertes surtout en tuant des enfants qui ont été kidnappés. C’est la seule condition qu’ils donnèrent  à la population pour que le massacre des civils cesse. Ce jeune homme rescapé avait été présenté à la population de Beni lors de cet échange de ce jeune 25 oct 2018.

En effet, il sied de rappeler que les ADF résident dans ce coin depuis des décennies. Les habitants de cette région vivaient en symbiose avec eux. Mais comme tout Etat doit être souverain sur toute l’étendue de son territoire, il y a quatre à cinq ans depuis que des opérations ont été lancées pour éradiquer cette rébellion étrangère. Quatre ans qui coïncident avec les quatre ans des massacres de la population civile de Beni.

Alors que l’armée se battait déjà en profondeur contre un ennemi qui maitrise le terrain depuis 3 décennies, les incursions dans les centres urbains avaient poussé l’armée à changer sa méthode : «  J’ai été obligé de retirer certaines unités des profondeurs pour les placer en ceinture de la ville, dixit le General-Major Mbangu.» Une explication qui semble répondre au reproche qui sous-tend que les FARDC se sont spécialisés dans la défensive au lieu d’aller attaquer l’ennemie en brousse. Le général de rajouta  qu’ : « On ne se bat pas dans la maison. On risquerait de tout bruler chez soi. Il faut amener l’ennemi en dehors de la maison. »

« Néanmoins, ayant compris la tactique de l’ennemie, une guerre asymétrique doublée d’un terrorisme sans borne, l’armée s’adapte à cette méthode pour défier l’ennemie, souligna le General Major. Le grand et le plus sérieux de tous les problèmes reste la politisation des questions sécuritaires. Un problème qui ne se vit nulle part ailleurs au pays que dans cette région. La sécurité n’a pas de couleur de politique, paraphrasa-t-on le Gen. Major ».

Cette politisation qui se vit au quotidien dans les intox ; mensonges sur les réseaux sociaux ne sert que la cause la cause de l’ennemie qui vise à désolidariser le peuple de son armée. Et comme personne ne peut avoir un gardien à qui il n’a pas confiance, l’avantage sera à l’ennemi.

En titre d’exemple, la tenue militaire de l’armée loyaliste est la même que porte les rebelles ADF. Cela est à la base de plusieurs spéculations. Le Gén.Maj. projeta plusieurs vidéos dont une d’elles montrant des corps dénudés qu’il explique comme étant ceux des militaires congolais tués et qui ont été dépouillés de leurs tenues militaires. Des sources non officielles, je souligne, rapportent que l’armée loyaliste a perdu plus d’un millier hommes depuis le début des opérations. Pour dire qu’une partie de ces tenus est belle et bien entre les mains des rebelles. Et ces rebelles n’opérant qu’en une unité de moins de cinquantaine hommes, ils ont donc assez des tenus pour les vêtir. Ainsi une confusion sans précèdent se crée dans le chef de la population en voyant que les agresseurs qui viennent de partir, il y a une minutes, portent la même tenue que ceux qui viennent libérer et protéger. Laissant place à une récupération politicienne de mauvais gout qui laisse attendre que l’armée fournisse ses tenues aux rebelles dans un plan de balkanisation, occupation et consorts.

La question du changement de la tenue avait été expérimentée une fois dans le territoire de Lubero où un cortégeant avait été envoyée avec une tenue toute verte sans le tache-tache traditionnel. Le lendemain, une tenue suspendue sur un morceau des bois avec un message : «  Voici la tenue venue de l’Uganda. Le plan de balkanisation en marche. », faisait le tour  des réseaux sociaux. Alors que cette tenue avait été introduite en toute discrétion pour un effet surprise. En sommes : «  La fin de la guerre, on sait quand ça commence mais on ne sait jamais quand elle finit. Tout ce que je viens de vous dire ici contribue à la fin de cette guère. Si nous continuons à politiser, ça prendra le temps que ça prendra. Je ne suis pas ici pour vous flatter. Quand quelqu’un vous dit qu’ils n’existent pas alors qu’en réalité ils existent, il ne veut pas que cela puisse s’arrêter. J’ai demandé le renfort. Ils ont arrivées. Quelqu’un qui passe par là et rendre chez lui calmement ; il dit, non, non, on ne fait pas confiance à ces gens qui sont arrivées. Vous voulez terminer la guerre avec cette attitude ? Nous avons besoins de tous  et nous métrons fin à ces affres qui ne font qu’endeuiller la ville et le territoire, dixit le Gen. Maj Marcel Mbangu »

Quelques temps plus tard, au limogeage du Général Major Mbangu, je me suis dit : « Ca y est les ADF ont gagné ! Ils ont obtenu ce qu’ils voulaient. La désolidarisation du peuple de son armée. » Ensuite : « Peut-être nos politiciens  ont des stratèges qui ont compris. Ils calment la grogne populaire avant d’adapter la stratégie militaire ; me console-je. »  Aujourd’hui que les opérations ont repris, l’armée refait la même erreur : « Une guerre classique contre une guérilla. »

Dans une guerre en forêt, je ne pense pas que ce soit le nombre des militaires qui compte encore moins les armes de destructions massives de dernier cri.

En moins de 10 personnes les ADF peuvent massacrer une vingtaines de personnes et disparaitre d’une minute à l’autre car ils maitrisent bien le milieu. C’est cette capacité que doit développer l’armée congolaise. Des petites unités d’élites capable d’opérer en toute indépendance dans la foret sans dépendre d’un quelconque ravitaillement en 60 jours. Des unités qui savent se fondre dans la masse. Je ne pense que pas que cela puisse nous couter autant que la formation des marines américaines. Car des jeunes de la région sont prêts à se sacrifier pour cela.

L’ADF voulant reprendre sa stratégie, le peuple a compris. Personne ne se désolidarise de l’armée mais fait pression sur les acteurs majeurs : les dirigeants qui doivent changer de stratégies pour s’adapter à l’ennemie et les observateurs sensés sécuriser la population congolaises mais qui sont plutôt sécurisés par des policiers congolais moins équipés qu’eux et gardiens civils congolais.

Mukulu  Vulotwa Hervé